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prix des CUMA

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Au départ, c'était pour « voir si l'on en est toujours capable »

Remporter le Grand Prix des Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) 2008 sur trois départements (Alpes-Maritimes, Var et Hautes-Alpes), c'était un peu comme un challenge, pour Julien Marcuccini.

Après deux victoires sur le plan régional et national, en 1999 et en 2003, le président de la CUMA oléicole de Breil-sur-Roya a, cette année encore, remporté son « pari ». L'organisateur du Grand Prix, le Crédit Agricole, a donc remis au au lauréat, lors de l'Assemblée générale de la Fédération Départementale des CUMA, une enveloppe de 500 euros.

Cette année, le thème choisi par cet ancien professeur de sciences, « territoires ou développement », avait tout d'un symbole. Quelques années plus tôt, la rencontre avec l'équipe dirigeante de l'Établissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT) de Saint Dalmas de Tende allait permettre à l'ancien professeur de sciences d'oeuvrer pour la collectivité tout en « transmettant » ce qui depuis toujours, le passionne : l'histoire de l'olivier et au-delà, d'un certain patrimoine.

Activités pour personnes vulnérables , comment S'y est-il pris ?

En nouant un « partenariat » entre les deux associations, l'ESAT d'une part et la CUMA de l'autre, Julien Marcuccini et Olivier Baillaut, directeur adjoint de l'ESAT avaient pour but de professionaliser les activités de nettoyage, de récolte des olives et de mise en bouteille ou en pot de l'huile et de la pâte d'olive, pour des personnes, intellectuellement déficientes.

Si le projet a remporté un franc succès auprès des organisateurs, c'est que Ce « mariage » improbable dure aujourd'hui depuis trois ans et contribue à participer au développement durable de la vie locale. Sur le terrain, à Breil, à Sospel et castillon, deux équipes de de six travailleurs handicapés remettent en état des oliveraies entières, parfois complètement à l'abandon, d'octobre à mars. Et ce, à l'aide de matériel prêté par la CUMA.

Lorsque les récoltes sont fructueuses, une quarantaine de travailleurs vulnérables reprennent le relais au Prieuré de Saint Dalmas de Tende, pour mettre en pot et en bouteille le fruit de leur récolte.

« Cette opération a reçu un engouement fantastique de la part des travailleurs comme des acteurs locaux. Ces produits devenaient les produits de tout le monde : des propriétaires des oliveraies, des travailleurs, de la CUMA de Breil. »

Pour Olivier Baillaut, c'est aussi un bon moyen de reconnaître et d'intégrer des personnes, qui sont avant tout, en souffrance : « Ces personnes ont été rejetées toute une vie durant. Au contact avec la nature, ils parviennent à canaliser leurs problèmes. En échange, ils obtiennent la reconnaissance des autres. C'est la condition pour leur intégration. »

En signant une convention de 10 ans avec chacun des propriétaires, l'union entre l'ESAT et la CUMA breilloise n'est pas prête de s'arrêter.

Surtout qu'il reste encore quelques mille arbres à tailler... et encore quelques concours à remporter...

D'après Nice matin, 23 juin 2008